Steve Jobs, anecdotes et faits méconnus

Ce personnage extraordinaire qui a mis la technologie à portée de tous voulait changer le monde. Et l'a fait.

Seul employé de l'équipe de nuit (1974)

En mai 1974 il se fait embaucher comme électronicien par Atari. Une entreprise très libre où l'on laissait les employés faire ce qu'ils voulaient, du moment que le travail était fait.
Al Alcorn, en voyant ce jeune homme barbu, mal vêtu, qui sentait mauvais et semblait plus intéressé par l'acide (LSD) qu'autre chose, se demandait s'il devait appeler la police ou lui donner un entretien. Mais l'enthousiasme de Jobs le décide à l'embaucher comme technicien pour corriger les circuits intégrés.
Nolan Bushnell, le patron d'Atari, qui fabricait les premières consoles (il s'est reconverti plus tard avec succès dans la restauration), trouvait Jobs, qui avait 18 ans, brillant, curieux et aggressif.

Il s'est en fait fâché avec beaucoup d'autres employés. On le trouvait rugueux, on désapprouvait son manque d'hygiène et sa façon bizarre de se nourrir. Il se moquait des autres et les traitait d'idiots (une chose qui n'a jamais changé).
Cependant, Bushnel voulait le conserver et à trouvé une solution: créer une équipe de nuit. Il était le seul employé dans l'équipe!

Il se fait embaucher comme électronicien sans rien y connaître (1974)

Le destin dépend des gens que l'on rencontre, c'est particulièrement vrai pour Jobs.
Ce que son patron à Atari ne savait pas est que Jobs n'y connaissait absolument rien en électronique. C'était son ami Steve Wozniak qui venait travailler le soir et faisait le travail pour lui.

C'est alors que se passait cette histoire connue ou Wozniak réduit le nombre de circuit intégré pour le jeux Mur de brique de 100 à 46. Jobs lui fait croire qu'ils ont gagné 700 dollars qu'il partage avec lui. En fait il en avait gagné 5000. Wozniak ne lui en voudra pas, car quand il l'a appris, ils en avaient gagné ensemble des millions.

En 1976 , après le retour d'Inde de Jobs, ils construiront ensemble l'Apple I, puis l'Apple II et ce sera le début de l'aventure Apple. C'ést toujours Wozniak qui s'occupe de l'électronique et du logiciel, Jobs se contentant de le motiver. Son sens du marketing va faire le succès de l'entreprise.

Une fille nommée Lisa (1978)

Lisa Brennan-Jobs

Il est patron d'Apple et déjà riche (et dans la liste des millionaires de Forbes), quand Chris-Ann Brennan, une ex petite amie lui annonce qu'il est père, il ne veut pas en entendre parler. Ils se sont rencontrés en 1972, et séparés en 1978.
Pour obtenir qu'il reconnaisse sa paternité, elle l'assigne devant la justice. Il se présente avec des documents destinés à prouver qu'il est stérile et donc ne peut pas être le père. A cet époque l'ADN n'est pas utilisé, et il pouvait vraiment penser ne pas être le père.
Malgré tout, deux ans plus tard il changera d'attitude. Il subviendra aux besoins de sa fille, Lisa et financera ses études. Lisa est devenu journaliste.

En 1980, Apple lance le Lisa, le premier ordinateur commercial a interface graphique.

Steve Jobs n'était que le tiers d'un visionnaire (1979)

Un journaliste du Wall Street Journal, Brent Schlender, a enregistré de nombreuses interview de Steve Jobs. Dans ces enregistrement il avoue certaines choses qui n'étaient pas très connue et qui diminuent un peu son image de visionnaire.

C'est lors de sa visite dans les locaux de Xerox qu'il a découvert l'interface graphique, qui fait ensuite le succès du Macintosh. Mais en fait on lui avait montré trois choses. A coté de l'interface graphique et la souris, il y avait la programmation orientée objet. Et aussi le début d'Internet: un réseau d'employé qui travaillent ensemble en communiquant par email en interne.

Il est passé à coté de ces dernières innovations, dont il ne voyait pas alors l'intérêt, fasciné uniquement par le GUI.

Jobs et les idées stupides (1981)

Quand on lui soumet une nouvelle idée, raconte Bud Tribble, un chef de projet, il vous dira que c'est stupide. Mais une semaine après, il viendra vous trouver et vous présentera une brillante idée qu'il vient d'avoir. En fait c'est celle que vous lui aviez précédemment soumise.
(Ref Distortion Field dans Histoires sur Steve Jobs).

Steve Jobs et le premier portable (1981)

Un jour Adam Osborne, l'inventeur de l'ordinateur portable, est venu fièrement présenter son appareil de 12 kg, avec un écran de 5 pouces, à l'équipe qui travaille sur le Mac. Il leur clame prétentieusement que cet appareil allait mieux se vendre que l'Apple II et le mac réunis.
A son retour Jobs lui téléphone et comme il n'est pas là et que sa secrétaire demande s'il veut lui laisser un message, il lui laisse celui-ci:
"Voilà mon message. Dites à Adam qu'il est un trou-du-cul."

L'avenir lui donnera entièrement raison. (Ref Histoires sur Steve Jobs).

Steve Jobs et l'équipe du Mac

Le Macintosh a failli s'appeler Bicyclette (1983)

C'est une idée qui était venu à Jobs dans une conférence. Il fait la constatation que l'homme est plus lent que la plupart des animaux, mais sur une bicyclette il les dépasse tous. L'ordinateur est comme une bicyclette pour l'esprit dit-il.
A la suite de quoi on annonce aux ingénieurs que le projet change de nom, il s'appelera Bicyclette. Mais devant leur réticence à utiliser ce nouveau nom, ce changement a été abandonné.
(Ref: Bicycle dans Histoires sur Steve Jobs).

Jobs et l'astronome Carl Sagan (1984)

Un modèle de Mac avait reçu comme nom de code provisoire Carl Sagan, ce qui n'a pas plû au célèbre astronome parce que le précédent modèle avait pour nom de code "Homme de Piltown", qui était une mystification.
D'ou procès, que l'astronome perd.
Apple change quand même le nom qui devient BHA, pour Butt-Head Astronomer (Astronome a tête de cul). Nouveau procès. Perdu aussi.
Apple change encore le nom qui devient Lawers Are Wimps (Les procéduriers sont des mauviettes).
Cette fois, Carl Sagan a jeté l'éponge et l'ordinateur est devenu Power Mac 7100.

Il cotoie son père biologique sans le savoir (1985)

Cela se passe dans les années 80. Il allait souvent comme beaucoup d'autres dans un petit restaurant de cuisine méditéranéenne populaire, dont le propriétaire, avec lequel il parlait quelquefois s'appelait Abdulfattah "John" Jandali.
C'était, et il l'ignorait, son père biologique.
Jandali savait que Steve Jobs venait à son restaurant, mais il ignorait lui aussi qu'il était son père.
Steve Jobs dira plus tard:

Quand j'ai recherché ma mère biologique, j'ai aussi recherché mon père. Je n'ai pas aimé ce que j'ai appris à son sujet.

Il demande à sa mère de ne rien revéler et n'aura jamais aucun contact avec Jandali.

Mona Simpson trouve un ami (1985)

Mona Simpons a été élevée pauvrement par sa mère, divorcée de son père. Elle veut devenir journaliste et travaille pour un journal local minuscule, utilisant une vieille machine à écrire. Elle ne connaissait rien aux ordinateurs.
Elle a toujours rêvé de connaître son père, dont elle savait seulement qu'il était d'origine Syrienne et s'était installé aux USA. Elle l'imaginait riche et ressemblant à un acteur de cinéma et qu'il allait les aider à faire face aux difficultés financières.
Et ingénument, quand elle a eu l'occasion de le rencontrer et qu'elle s'est aperçue qu'il a ensuite changé d'adresse et de numéro de téléphone, elle a pensé qu'il devait être une sorte d'espion...
C'est alors qu'on lui a appris qu'elle avait un frère, qu'il travaillait dans les ordinateurs, qu'il était riche et qu'il voulait la rencontrer. Depuis, ce garçon toujours vêtu de jean ne l'a jamais quitté et est devenu son meilleur ami.

Source: Eloge funèbre de Steve Jobs. Publiée dans le New York Times.

Jobs et François Mitterrand (1985)

Invité a diner chez le président Mitterrand avec Wozniak, Jobs se voit servir un plat de tripes qu'il n'apprécia pas réellement. Il n'était pas encore végétarien à cette époque mais cette cuisine lui paraissait étrange. Discrètement il a vidé le contenu de son assiette dans un pot de fleur.

Il multiplie la valeur de Pixar par 700 (1986-2006)

A coté des ses talents de visionnaire, on ne peut douter des capacités de gestionnaires de Jobs, même après l'échec de Next, échec relatif puisqu'il lui a cependant permis de prendre la direction d'Apple en 1997 et d'en faire une des premières entreprise informatique.

En 1986, soit 2 ans après avoir été écarté d'Apple, il rachète avec ses fonds propre à LucasFilm's la compagnie d'animation par ordinateur The Graphics Group. Elle est renommée Pixar. En collaboration avec Disney il multiplie les succès, avec notamment Toy Story et Nemo. En 2006 il revend Pixar à Disney pour 7.4 milliards de dollars. Il devient alors le plus important actionnaire de Disney car le montant est versé sous forme d'actions.

La vengeance est un plat qui se mange froid (1990)

Jean-Louis Gassée écrit cela dans un article sur MondayNote. Steve Jobs n'a pas oublié que le français à contribué à ce qu'il soit démis de son poste à Apple, en 1984. En 1990 c'est au tour de Gassée de devoir quitter Apple. Il reçoit alors un coup de téléphone de Steve Jobs qui lui demande quel effet cela fait d'être viré.

(Quelques jours plus tard, Jobs le rappelera pour lui proposer un partenariat qu'il refusera).

Comment il reprend le contrôle d'Apple (1997)

On croit que c'est la foi en Steve Jobs et ses capacités qui ont incité le conseil d'administration à la nommer CEO en remplacement de Gil Amelio. Lequel avait fait racheter par Apple, Next, l'entreprise de Jobs, en février 2007 et fait revenir Jobs chez Apple.

Sous la direction de Gil Amelio, la firme perdait graduellement de sa valeur boursière. Puis le 26 juin 1997, un actionnaire a revendu 1.5 millons d'actions d'un coup, ce qui a fait chuter l'action plus encore et incité le conseil d'administration à réagir. Il s'est alors laissé convaincre par Steve Jobs qu'il fallait écarter Amelio, et le nommer à sa place.
On a appris depuis que le mystérieux actionnaire qui avait fait chuter les cours en revendant 1.5 million d'actions n'était autre que Steve Jobs lui-même!

Un homme apprend en 2005 qu'il est son père

C'est en lisant les journaux que Monsieur Jandali, d'origine Syrienne, apprend qu'il est le père biologique de Jobs. Alors qu'il faisait des études aux USA, il fait un enfant à une américaine, Joanne Schieble. Son père s'oppose à leur mariage, aussi Steve est donné en adoption aux Jobs qui sacrifient leurs économies pour lui faire suivre des études (qu'il abandonnera tôt). Après la mort du père de Joanne, Jandali l'épouse et il partent en Syrie. Cela finira par un divorce après qu'ils aient eu une fille, Mona Simpson, devenu écrivain.
John Jandali a toujours affirmé que si cela avait dépendu de lui, il n'aurait jamais donné Steve en adoption. Cependant il totalement ignoré sa fille après son divorce et on peut en douter. Elle a depuis refusé tout contact avec lui, tout comme Steve, qui a enquêté pour retrouver ses parents biologiques, mais n'a jamais eu de relation qu'avec sa mère et sa soeur.

Depuis, M. Jandali a envoyé de nombreux emails à Jobs qui sont tous restés sans réponse. Ce n'est que quelque temps avant sa mort, alors qu'il a envoyé un simple mot: "J'espère que ta santé s'améliore", qu'il a reçu cette réponse: "Merci. Steve. ".

Jobs et les mobiles (2006)

C'est George Bodenheimer le président de ESPN, le média sportif, qui le raconte. Alors qu'il participait à une réunion à Orlando, et qu'il télephonait avec son mobile dans le hall, il croise Steve Jobs et décide de se présenter. "Je suis George Bodenheimer, et je dirige ESPN."
Jobs le regarde et lui dit simplement: "Votre téléphone est la plus stupide foutue idée dont j'ai jamais entendu parler." Puis il tourne les talons et s'en va.

Les emails de Jobs (2011)

Hollie, une jeune fille de Melbourne souffrait de problèmes de vision ce qui lui rendait la vie très difficile, mais la tablette qui permet d'agrandir le texte en écartant deux doigts à changé sa vie, et elle le dit dans un email qu'elle a envoyé à Steve Jobs. Et il lui a répondu...

Merci de partager votre expérience avec moi. Cela vous dérange si je lis votre email à un groupe de 100 de nos principaux dirigeants à Apple?
Merci, Steve.

Car il répondait souvent aux mails des journalistes ou simples utilisateurs.

Sur son lit de malade, il veut que l'on refasse le masque à oxygène (2011)

Le perfectionisme de Jobs était en fait maladif. Il a discuté avec sa femme 15 jours du design et de leurs qualités respectives avant de choisir une machine à laver. Il a renvoyé 67 infirmières qui ne lui convenaient pas.
Lorsque le médecin, alors qu'il était mourant, lui a posé un masque à oxygène sur le visage, il l'a enlevé et s'est plaint que le design était laid. Il demande ensuite qu'on lui présente plusieurs modèles pour qu'il puisse en choisir un. (Source: Biographie de Isaacson).

Les produits que Jobs aurait voulu lancer (2012 et après)

On ne sait si ses successeurs sauront les créer et en faire des succès commerciaux. Jobs avait plusieurs projets, que sa mort l'empêchera de réaliser.
Le nouveau téléviseur. Il est doté d'emblée de tous les accessoires qui peuvent le completer, comme le disque dur pour l'enregistrement et le lecteur Blu-Ray. Selon la méthode d'Apple, tout doit être simple et intuitif à utiliser.
Le livre électronique. On ne sait pas trop ce qu'il voulait en faire, sinon qu'il voulait sauver le secteur de l'édition avec un nouveau type de produit, peut-être gratuit, plus simple à produire, et fonctionnant sur iPad.

Banksy et Steve Jobs

Le célèbre auteur de graffitis Banksy (on ne connaît pas son vrai nom) a ajouté cette illustration de Steve Jobs à sa liste de décorations murales. Il a décrit la signification de l’image ainsi: « Steve Jobs est le fils d’un immigré. Il a créé Apple et cette firme verse 8 milliards d’impôts aux USA en 2015 ».

Steve Jobs et sa soeur ont été abandonnés par leur père, un immigré syrien quand ils étaient enfants. Lui a été adopté par une famille américaine, les Jobs et sa soeur par une autre. Devenue adulte, elle a retrouvé la trace de son père biologique, elle lui téléphoné avec une grande émotion, après quoi il a fait changer son numéro de téléphone.
Jobs de son coté a déclaré qu’avoir avoir su quel genre de personne était son père, il a décidé de ne pas le contacter, ce qu’il n’a jamais fait jusqu’à sa mort.

Apple dispose d’un trésor de 181 millions de dollars dans un paradis fiscal. Si elle n’avait pas utilisé des techniques élaborées pour éviter le fisc, elle devrait payer 90 milliards de dollars aux impôts américains.
Il en est de même en Europe où elle ne paie pratiquement pas d’impôts sur les bénéfices. Pouvait-on trouver un pire exemple?

Première partie: Steve Jobs, un patron en jean et polo.

Troisième partie: Apple et Steve Jobs.

Quatrième partie: Les derniers jours de Steve Jobs.

Voir aussi

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