L'aspartam est-il mauvais pour la santé?

Qui doit-on croire? Certaines études récentes qui le disent nocif et cancérigène ou les organismes officiels qui garantissent son innocuité?

Réponse courte

Deux études publiées en décembre 2010 affirment que l'aspartam provoque des naissances avant terme à un taux très élevé ou qu'il favorise l'apparition de cancer.
L'agence européenne pour la santé l'estime inoffensif mais le moins que l'on puisse faire est de le déconseiller aux femmes enceintes ainsi que tous les édulcorants. L'OMS maintenant (en 2023) recommande à tous d'éviter tous les édulcorants.

Réponse longue

Etudes récentes

Thorhallur Halldorsson a mené en 2010 une étude sur 59334 danoises enceintes montre que les édulcorants modifient de façon profonde le déroulement d'une grossesse. L'aspartam est un composé de plusieurs molécules qui sont dissociées après ingestion et se répandent dans l'organisme avec des effets mal connus.
Selon cette étude, un verre de boisson contenant de l'aspartam chaque jour augmente de 38% le risque de naissance prématurée.
Avec quatre verres, la probabilité augmente de 78%.

Morando Soffritti à supervisé à Bologne une étude démontrant le lien entre la consommation d'aspartame avec la leucémie et le lymphome.
Cette étude menée sur des rats montre un effet nocif à partir de 4 mg par kilog de poids corporel, donc 0,24 grammes pour une personne de 60 kg. Il suffirait de boire trois verres de boisson sans sucre par jour pour atteindre cette dose.

Une étude publiée en 2021 conclut que l'aspartame tout comme les autres édulcorants communs, sucralose et saccharine pourrait modifier les bactéries dans les intestins et les rendent pathogènes, ce qui indurait des problèmes de santé. Cela reste à confirmer. L'étude ne parle pas de la stévia.

Etudes précédentes

Les associations de consommateurs ont demandé l'interdiction de la vente d'aspartame au vu des résultats de ces deux études.

Cependant cela contredit des études précédentes qui n'ont vu aucun lien avec le cancer. Et cela contredit aussi les faits. Si ces doses provoquaient le cancer, on aurait obligatoirement assisté à un développement de la maladie depuis la mise en vente du produit, ce qui n'est pas le cas.

Les autres études menées sur des millions de personnes durant 20 ans n'ont pas mis en évidence de lien entre aspartame et cancer.
Il a été jugé propre à la consommation par plus de 9 pays, dont la France et les USA.

Conclusion

L'EFSA, Autorité Européenne pour la Sécurité Alimentaire à rendu en février 2011 un avis concluant à l'absence de danger pour l'adulte.

On estime que la quantité acceptable est au plus de 40 mg par kg de poids corporel par jour selon la commission européenne et de 50 mg selon la FDA (Food and Drug Administration).
Il faut une vingtaine de canettes de soda sans sucre pour atteindre cette dose. Une alimentation normale, même pour un diabétique, n'atteint pas cette dose.

Il existe un produit naturel, la Stévia, un extrait de plante consommé traditionnellement au Japon qui pourrait remplacer l'aspartame. Des dérivés, le TruVia et le PureVia sont autorisés au USA. On a autant de doute sur le danger pour la santé de ce produit que pour l'aspartame.

Une étude plus récente, en 2022, estime que la consommation régulière d'édulcorants, aspartame ou sucralose augmente le risque de cancer et de diabète mais sans grande évidence. En 2023 l'OMS recommande d'éviter tous les édulcorants, y compris le stevia, pour ces raisons, basées sur des statistiques. Mais cela est contesté par la FDA aux USA qui estime que les études n'apportent aucune certitude.