L'incroyable histoire de Bernard Madoff

Tous les banquiers du monde l'ont joyeusement accompagné dans sa folie.

Il a été PDG de la bourse Nasdaq (bourse de New York) et était devenu conseiller en investissements, Bernard Madoff, 70 ans, jouissait dans le monde de la finance d’une réputation prestigieuse.

La finance et la démocratie, rapport de force

Il est inculpé pour une fraude de 50 milliards de dollars, la plus grande de l’histoire. Loin devant les 1,2 milliards de dollars de Nick Leeson ou les 4,9 milliards d’euro de Jérôme Kerviel.

Le principe est connu sous le nom de schéma ou pyramide de Ponzi. Charles Ponzi trompait ses clients en leur promettant un intérêt rapide et élevé, mais les payait avec les versements de nouveaux clients.
En reprenant cette idée simple, Madoff, qui promettait un gain de 10% est parvenu à tromper de grandes banques et l’on découvre avec stupeur, jour après jour, de nouvelles victimes parmi les noms les plus connus du monde bancaire: Natixis, BNP, Dexia, Société Général et autres…

Outre les banques, des clients de fonds financiers (hedge funds ou fonds spéculatifs), des villes pour leurs pensions de retraites, ont déposé des sommes énormes chez Madoff, souvent à leur insu, car les fonds sont placés par des intermédiaires. Il semble qu’aucune banque américaine n’ait eu de perte.

Cependant des fondations ont été touchées, celles de Steven Spieldberg, de Elie Wiesel, et de riches célébrités comme Carl et Ruth Shapiro (40 % de leur fortune).

La chute

La crise financière a rendu les investisseurs plus méfiants. Ils ont demandé à récupérer leurs fonds.
D’un autre coté il n’était plus possible pour Madoff de compenser ces débits par de nouveaux emprunts auprès des banques: d’où l’impossibilité de rembourser et l’escroquerie dévoilée.

Le site web madoff.com est maintenant redirigé sur madofftrustee et dedié à la liquidation de ses biens, il contient l’adresse du juge à qui il faut s’adresser si on veut récupérer son argent…

Pourquoi la fraude n’a-elle pas été détectée?

Les opérations bancaires de Bernard Madoff ont été contrôlée par le SEC (Security and Exchange Commission), des USA et et un organisme européen plusieurs fois entre 2004 et 2008. Pourquoi n’a on pas vu qu’il avait monté une pyramide de Ponzi?

Est-ce dû à l’influence des banquiers sur la politique comme l’illustre cette caricature?

Le système de Madoff consistait à payer des intérêts – très élevé – à ses clients avec les dépôts de nouveaux clients. Dès l’instant où ces derniers n’apparaissent plus, ce qui s’est produit avec la crise économique de 2008, il ne peut plus honorer ses engagements. Les anciens clients retirent alors leur avoir et le système s’écroule. La pyramide de Ponzi est un délit. Pourquoi ne l’a-t-on pas décelée?

La réponse tient en partie à deux informaticiens, qui viennent d’être arrêtés: Jerome O’Hara, 46 ans et Georges Perez, 43 ans. Ils ont mis au point une série de programmes destinés à simuler un système bancaire sain.

Lors de la débâcle de Madoff, ils ont tenté de détruire 218 programmes sur un serveur IBM de la firme de Madoff. Celui-ci avait tenté d’acheter leur silence en demandant à son avoué de leur accorder une rémunération suffisante pour qu’ils se sentent satisfaits. Une prime de 60 000 dollars leur a donc été versée.

Les logiciels fournissaient des informations fictives quand on interrogeait les ordinateurs, de façon assez cohérentes pour paraître crédibles.

Ils ont été arrêtés.

Bernard Madoff à fait perdre à ses clients 65 milliards de dollars. Il a été condamné à 150 ans de prison. Les deux programmeurs seront bientôt jugés à leur tour.

La crise économique de 2008

Pourquoi n’a t-on pas prévu la crise économique de 2008 dont on subit toujours en 2010 les conséquences? Les régulateurs de la SEC aux USA sont pourtant chargé de contrôler le monde financier… Bien qu’elle ait reçu des lettres de mise en garde et qu’elle ait eu toutes les raisons de s’étonner des étranges profits promis par Madoff, l’autorité fédérale américaine de réglementation des marchés financiers n’était pas intervenue.

Une réponse vient d’être fournie par une enquête interne, dont les conclusions ont été révélées par ABC News.

Pornographie dans la finance

Pornographie dans la finance

La plupart des responsables de la SEC passaient plus de temps à consulter des sites pornographiques qu’à étudier les données statistiques.

Sept haut responsables dont le salaire peut aller jusqu’à 20 000 $ par mois sont désignés par le rapport.

L’un d’eux passait huit heures par jours sur des sites pornogaphiques, à consulter et télécharger des vidéos. Lorsque son disque dur a été saturé, il s’est mis à les graver sur des DVD.

Un employé à accédé en deux semaines 1800 fois à des sites pornographiques.

Les filtres des moteurs de recherche étaient désactivés pour ce faire.

Ces activités extra-conjuguales ont toutes selon le rapport commencé en 2008, l’année qui s’est terminée par la crise économique et la faillite du système financier que contrôle la SEC (Security and Exchange Commission).

Et selon le rapport, ces dérives continuaient encore il y a quinze jours.

Source ABC News.

Vidéo

Un employé d’un établissement financier regarde des images pornographiques sans savoir qu’on est en train de faire un reportage dans l’établissement et qu’on filme la salle.

Combien ils ont perdu

Etablissement Perte en euros
Santander, Espagne 2,33 milliards
HSBC, Grande-Bretagne 1 milliard
RBS, Royal Bank of Scotland 600 millions
Natixis, France 450 millions
Man Group, Grande-Bretagne 360 millions
BNP Paribas, France 350 millions
BBVA, Espagne 300 millions
Nomura, Japon 225 millions
Aozora, Japon 100 millions
Axa, France 100 millions
Crédit Mutuel CIC, France 90 millions
Dexia, France-Belgique 85 millions (estim.)
Unicrédit, Italie 75 millions
Société Générale 10 millions

Mise à jour le 14 avril 2021

Le 29 juin 2009 Madoff a été condamné à 150 ans de prison. Il avait alors 71 ans. Il est mort de cause naturelle le 14 avril 2021 à l'âge de 82 ans au Federal Medical Center à Butner en Caroline du Nord. Sa santé s'était dégradée depuis plus d'un an.
Dans la série documentaire Ponzi Supernova, on raconte qu'en prison Madoff avait pris le contrôle du trafic de barres de chocolat, les achetants aux gardes et les revendant avec profit aux détenus.