Les antioxydants favorisent-ils la longévité?

C'est un fait considéré comme admis que les radicaux libres favorisent le vieillissement et que les antioxydants qui les neutralisent sont un facteur de longévité. Cependant, une étude récente démontre justement le contraire, alors que doit on en penser?

Réponse courte

Les radicaux libres, à un niveau limité, sont utiles à l'organisme. En fait ils sont le résultat d'une défense des cellules contre les atteintes qu'elles subissent lors de l'exercice physique, lui-même bon pour la santé.
L'organisme a besoin d'antioxydants, il les utilise pour maîtriser une production excessive de radicaux libres qui accélèrerait le vieillissement, favoriserait le cancer et la maladie d'Alzheimer. Mais les compléments alimentaires ne font que perturber le métabolisme.
On constate que les populations qui vivent le longtemps ont une alimentation riche en antioxydants naturels.

Réponse longue

Les antioxydants préviennent l'oxydation des molécules dans le corps. La perte d'électrons dans les molécules qui se transmettent à d'autres et provoquent une réaction en chaîne cause des ravages dans les cellules.
Les antioxydants en absorbant les radicaux libres stoppent ces réactions. En conséquence on les considère comme bénéfiques et l'on trouve même en magasin des additifs alimentaires destiné à procurer des antioxydants... que l'on trouve en fait en quantité suffisante dans une alimentation équilibrée.

L'étude à laquelle on fait allusion a été publiée par PloS Biology et a été menée par l'Université McGill de Montréal. Elle montre sur des vers que l'augmentation des radicaux libres avec une nourriture appropriée aboutit à un accroissement de leur longévité et qu'à l'inverse, lorsqu'on leur fait absorber des antioxydants, leur durée de vie se réduit.

Mais l'auteur de l'étude, Siegfried Hekimi, n'en tire aucune conclusion hâtive. Il est possible dit-il que la corrélation entre l'âge et les radicaux libres vienne de ce que les cellules âgées produisent plus de radicaux libres.
En d'autres terme, l'activité de l'organisme (l'exercice physique chez l'homme) tend à détruire les cellules et elles se défendent par une réaction de stress oxydatif, une production de radicaux libres. Mais l'exercice, lui est bon pour l'organisme.

Et lorsqu'on administre des antioxydants, ils perturbe cette réaction et nuisent au métabolisme, chose que les études sur les compléments alimentaires ont aussi démontré.

Pour autant, une étude menée sur des vers, faite pour observer le comportement des mitochondries, est utile pour observer celle-ci, mais l'animal avec son système nerveux minimal est très loin de fournir une référence pour l'alimentation humaine.
On sait que les radicaux libres en excès favorisent le cancer et la maladie d'Alzheimer, qui n'affectent pas les vers.

Une alimentation pauvre en viande et graisses, riche en vitamines et minéraux jouant le rôle d'antioxydants entre autres, telle qu'elle est pratiquée à Okinawa et au Japon en général, favorise la longévité. Les antioxydants de l'alimentation naturelle tels que vitamine C, E, sélénium etc. tiennent des rôles multiples dans le métabolisme, leur vertu antioxydante est sans doute accessoire.